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Le contrat de site alsacien est adopté !

Ce jeudi 23 mai, le conseil d’administration de l’Université de Strasbourg (Unistra) a adopté le contrat de site Alsace 2013-2017, tout comme l’avaient fait la veille ceux des trois autres établissements partenaires : l’Université de Haute-Alsace (UHA), l’Institut national des sciences appliquées (Insa) de Strasbourg et la Bibliothèque nationale universitaire (BNU). Quels sont les objectifs de ce contrat et les idées « forces » adoptées ?

Le contrat de site dessine la trajectoire de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation propre au site alsacien. Il doit permettre aux acteurs du territoire de se rassembler autour d’orientations stratégiques concertées, d’associer leurs ressources pour élaborer et construire des projets communs. Depuis plusieurs mois, il a fait l’objet d’un travail commun où chacun des partenaires a pu apporter son point de vue. Comme le souligne le président Alain Beretz dans sa déclaration du 23 mai, « ce contrat est le fruit d’un travail intense et franc : il traduit notre volonté commune de réunir nos forces et nos atouts respectifs ». Les nombreux échanges ont permis de lever les obstacles, les points d’incompréhension et craintes éventuelles et d’aboutir à une vision partagée et une dynamique commune. Ainsi, chaque partenaire sera chef de file d'un ou plusieurs axes stratégiques du contrat.
Le contrat de site comprend une partie commune aux quatre établissements et une partie propre à chacun (contrats de chaque établissement). La partie commune a pour ambition de définir une politique de recherche visant l’excellence, une politique de formation coordonnée, une politique documentaire concertée. Le contrat de site met également l’accent sur la vie étudiante et les services d'aide et de support apportés à la communauté universitaire (numérique, informatique, juridique, financier,etc.). Pour chacun de ces axes prioritaires, des jalons, des outils et des objectifs opérationnels sont définis, donnant ainsi aux partenaires un calendrier concret à tenir !

Recherche : généraliser l’excellence

Côté recherche, il s’agit de poursuivre le développement d’une politique scientifique commune et cohérente pour renforcer les secteurs d’excellence, la valorisation et l’innovation. Dès la fin 2013, une cartographie détaillée des compétences, forces et faiblesses des unités de recherche, devra permettre de bien définir les spécificités de chaque partenaire, d’organiser certains secteurs/champs disciplinaires, de développer des complémentarités et permettre la transdisciplinarité. D’ici 2015, une politique concertée de recrutement des enseignants-chercheurs sera proposée dans les thématiques partagées.

Formation : proposer une offre commune et attractive

Côté formation, l’un des objectifs majeurs est de construire une offre de formation alsacienne commune, accessible et attractive d’ici 2017. Pour ce faire, les partenaires se sont lancés dans une cartographie de l’offre qui devra conduire à une répartition des filières dans une optique d’efficience et d’aménagement du territoire. Il s’agira également d’optimiser l’accès à l’enseignement supérieur en concertation avec le rectorat et d’homogénéiser les procédures de formation tout au long de la vie d’ici 2015 ainsi que de faciliter la mobilité des étudiants.

Documentation : optimiser les ressources et développer des services à forte valeur ajoutée

L'objectif affiché des partenaires et de la BNU en particulier, chef de file de cet axe est de développer une politique de documentation en faveur de l'excellence de la recherche et de la formation.  Un schéma directeur de la documentation universitaire est en cours d’élaboration afin notamment d’optimiser les moyens du site en mettant en place une politique d’acquisitions concertée (imprimées et numériques) et de conservation partagée. Un autre objectif est de mettre en place des services à distance innovants et aussi d’améliorer la visibilité de la recherche produite en Alsace.

Vie étudiante : améliorer l’hébergement et aménager les rythmes de vie

Au travers d’un schéma directeur élaboré à l’échelle de toute l’Alsace, les partenaires souhaitent notamment planifier la construction et/ou la réhabilitation des résidences étudiantes et des lieux de restauration, mutualiser les installations sportives, etc. une réflexion sur l’aménagement des rythmes de vie qui tient compte des contraintes spécifiques des étudiants.

Des fonctions support : mutualiser les ressources et faciliter le travail de la communauté universitaire alsacienne

Concernant les ressources humaines, les partenaires souhaitent une convergence de leur politique dans les domaines de la mobilité, de l’action sociale, de la médecine préventive et de l’offre de formation continue. Dans l’optique d’optimiser et rationaliser l’utilisation des ressources, les partenaires mutualiseront et faciliteront l’accès à leurs locaux et équipements respectifs. Une réflexion sera également menée pour l’harmonisation des systèmes d’information et l’action de l’Université numérique en région Alsace continuera à se développer.

Maintenant adopté, le contrat de site se prolongera par la signature des conventions inter-établissements d’ici la fin 2013 : les conventions de rattachement UHA-Unistra, BNU-Unistra et la convention de coopération INSA de Strasbourg-Unistra. Ces conventions permettront de mettre en œuvre de manière opérationnelle et détaillée la stratégie de site définie en commun.

Anne-Isabelle Bischoff

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« Ce contrat de site est une première pierre d’une offre universitaire en Alsace complémentaire et plus cohérente. »

Déclaration commune de l’Université de Strasbourg (Unistra), de l’Université de Haute-Alsace (UHA), de l’Institut national des sciences appliquées (Insa) de Strasbourg et de la Bibliothèque nationale et universitaire (BNU) de Strasbourg

« Le contrat de site, cet acte majeur pour nos quatre établissements, a fait l’objet d’un travail commun, où chacun a pu apporter son point de vue. Si des différences ont pu apparaître, nous affirmons aujourd’hui que nos échanges, nos discussions ont avancé et les principaux obstacles sont levés. Ce travail nous a non seulement permis de travailler ensemble, mais surtout de poser les jalons d’une collaboration innovante et sincère. Par ce nouveau rapprochement, nous avons aujourd’hui initié les conditions d’un travail stratégique durable et ambitieux. En effet, ce contrat de site est une première pierre d’une offre universitaire en Alsace plus cohérente, complémentaire. Il vise à coordonner nos stratégies pour améliorer encore et toujours notre efficacité en matière de formation, de recherche et en matière documentaire. C’est pourquoi nous nous engageons résolument à un copilotage de la politique de site, et veilleront à ce que chaque établissement puisse contribuer à la dynamique impulsée en coordonnant nos réflexions sur certains axes stratégiques. Faire ensemble, non pas pour gommer nos spécificités, mais pour nous faire tous gagner, pour faire progresser l’enseignement supérieur et la recherche de haut niveau. »

Christine Gangloff-Ziegler, présidente de l’UHA
Alain Beretz, président de l’Unistra,
Albert Poirot, administrateur de la BNU,
Marc Renner, directeur de l’Insa de Strasbourg.

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Édouard Mehl : « Sciences en société a pour finalité de faire rayonner les savoirs et la culture en direction d’un large public »

Nouveau membre de l’équipe de direction du deuxième mandat du président Alain Beretz, Édouard Mehl est aussi le directeur de la Faculté de philosophie et prépare actuellement son habilitation à diriger des recherches. Entretien avec le vice-président Sciences en société de l’Université de Strasbourg sur ses nouvelles missions.

Comment définirez-vous votre vice-présidence ?

L’université a deux missions fondamentales : l’enseignement et la recherche, vis-à-vis desquelles la vice-présidence Sciences en société remplit une fonction ancillaire [NDLR : du latin ancilla, "servante"]. C’est pourtant une vice-présidence de plein exercice, originalité strasbourgeoise qui témoigne d’une volonté politique forte de donner des vrais moyens à la culture. Elle a pour finalité et pour objectif de faire rayonner les savoirs et la culture en direction d’un large public – des étudiants d’abord, bien sûr, mais aussi de ceux qui l’ont été hier, ou de ceux qui le seront demain.
Sciences en société s’attache aussi à la compréhension et à la mise en œuvre de l’interdisciplinarité. Nous avons une mission connexe avec la vice-présidence déléguée en charge de l’interdisciplinarité et des liens avec la formation : la mise en place d’une cartographie de l’interdisciplinarité à l’université. Nous sommes également liés avec la recherche. Les savoirs ne sont pas figés ; la découverte scientifique se fait souvent à l’intersection de disciplines aux frontières mouvantes, qui ont besoin les unes des autres. Sciences en société tâche de favoriser ces rencontres, notamment celles des sciences « dures » et des sciences humaines autour, par exemple, des collections scientifiques de l’université.

Quels sont les services en support à votre vice-présidence ?
Le Jardin des sciences (JdS) et le Service universitaire de l'action culturelle (Suac) ont l’air symétrique mais n’ont pas exactement les mêmes missions. Toutes les activités du Suac concernent l’action culturelle en direction des étudiants. Il fait beaucoup pour le fonctionnement de la Carte culture. Le JdS est un service né d’une mission de culture scientifique et technique qui vise essentiellement les scolaires et la diffusion de la culture scientifique et technique au niveau régional, voire au-delà. Il a des interventions plus directes et labellisées Jardin des sciences. Leur spécificité : ce sont deux services dirigés par des enseignants-chercheurs. Aussi n’ai-je pas à me substituer aux choix qui sont les leurs et à la dynamique qu’ils impriment à leurs services. Nous trouvons un fonctionnement harmonieux ; c’est un travail d’équipe dans lequel je joue plus un rôle de coordonnateur que de directeur. C’est une autre spécificité de ma vice-présidence.

Quels sont les projets concrets à venir ?
Nous allons remettre en route Savoir(s) en commun qui, à la différence des éditions précédentes, aura une base organisationnelle plus large dans le cadre du cluster, réunissant la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg, la Haute école d’art du Rhin et le rectorat. Savoir(s) en commun sera aussi un label décerné à certaines manifestations (conférence-débat, visite de musée, table-ronde, colloque, etc.). Cela donnera une cohérence et une vision globale à tout un ensemble d’initiatives, certes très riche, mais aussi parfois quelque peu cloisonné et disparate.
La vice-présidence Sciences en société a pour mission de mettre en place et de gérer un fonds socio-culturel qui dépend de l’Initiative d'excellence (IdEx) de l’Université de Strasbourg. L’Idex favorisera certains projets en cours du JdS et du Suac (ouverture aux scolaires, résidences d’artistes, etc.), ainsi que d’autres, nouveaux, comme celui des Univers sonores (une série de concerts associés à des conférences pluridisciplinaires avec interventions de musiciens, de chercheurs, de littéraires, de philosophes, etc.). Et puis, à plus vaste échelle, l’université a une grande ambition pour la culture, celle de développer un pôle « science, culture, société » au cœur du campus historique, comprenant le projet de la Maison des sciences et des arts, le planétarium et la rénovation du musée zoologique. C’est le grand chantier et le grand défi de ma vice-présidence.

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Première rencontre au sommet entre l’université et les parlementaires européens

Six députés européens ont rencontré le président Alain Beretz et une délégation d’universitaires dans le cadre d’une « matinale » délocalisée au  Parlement.  La recherche, sa construction européenne, son financement, ses enjeux, et plus largement ceux de l’enseignement supérieur, dans une société européenne en crise économique ont été tour à tour évoqués.

Inaugurées en mars sur la thématique de la vie étudiante (voir L'Actu du 22 mars), les « matinales » de l’université se sont délocalisées pour leur deuxième édition au Parlement européen, permettant au président de l’Unistra, à plusieurs membres de son équipe (Michel Deneken, Édouard Mehl, Joern Pütz) et au secrétaire général de la Leru (League of European Research Universities) Kurt Deketelaere, de rencontrer six députés européens. La rencontre a été organisée autour d’un petit déjeuner au Parlement, à l’initiative de l’université mais avec l’aide active de Catherine Trautmann, elle-même députée européenne et vice-présidente de la Communauté urbaine de Strasbourg, qui a mobilisé ses collègues autour d’elle. La thématique des échanges portait surtout sur la recherche, même si elle s’est élargie, de fait, à toute la sphère de l’enseignement supérieur.
Les députés conviés à cet échange ne sont pas des novices en matière de recherche, puisque cinq d’entre eux (Ioannis Tsoukalas, Edit Herczog, Maria Carvalho, Antonio Correia de Campos, et Catherine Trautmann) sont membres de la commission « Industrie, recherche et énergie » du Parlement. Quant à Luigi Berlinguer, il a été président de l’Université de Sienne et ministre de l’Éducation.

Plus d’étudiants de l’Unistra en stage au Parlement

Un échange très riche s’est donc construit autour de la recherche dans sa composante européenne, ses financements, leur complexité, les enjeux économiques de l’innovation, mais aussi de la formation, dans un contexte de crise et de chômage qui marquent le climat européen. La nécessité de veiller à l’adéquation entre les formations dispensées aux étudiants et les besoins des entreprises a été avancée comme une arme de lutte contre le chômage.
Chacun s’est appliqué à souligner l’importance de l’université, la nécessité de la soutenir dans ses missions, de structurer la recherche au niveau européen et ce, en dépit d’un contexte morose. Les députés ont également exprimé leur souhait d’accueillir au Parlement davantage d’étudiants de l’Université de Strasbourg en stage, une démarche qui devrait être facilitée par le fait que l’Unistra compte 20% d’étudiants étrangers. Les parlementaires ont exprimé le souhait de mieux connaître notre université, à la fois physiquement et sur le fonds.
Alain Beretz évoque « Une rencontre très riche qui nous permet de mieux nous connaître. Il y a des demandes pour découvrir ce que nous faisons, la qualité et le nombre de ceux qui ont répondu à notre invitation en témoignent. C'est évident, nous devons continuer à nous rapprocher des décideurs européens et créer une relation de proximité avec cette belle institution ». De son côté, Catherine Trautmann, précise : "Cette rencontre a été l'occasion pour les députés d'échanger sur les applications concrètes des décisions et programmes, y compris financiers, votés au Parlement Européen qui concernent les Universités et l’ensemble du secteur de la recherche. La richesse des témoignages qui se sont articulés autour des spécificités et des besoins des universités nous a convaincus que ce type d'initiative était à renouveler régulièrement et que l’Université de Strasbourg était une université partenaire privilégiée." Bref, une rencontre qui ne restera pas sans lendemain...

Caroline Laplane

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L’École supérieure du professorat et de l’éducation sera en place le 1er septembre

Cette nouvelle école interne de l’Université de Strasbourg, qui prendra la suite de l’IUFM en septembre prochain, est en phase active de construction. Avec un objectif : améliorer la formation des enseignants des premier et second degrés. 

Tous les IUFM de France sont concernés par cette réforme, et il existera, après accréditation par les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, une École supérieure du professorat et de l’éducation (Espe) par académie, qui portera les quatre mentions de masters des métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation. L’Espe de l’Académie de Strasbourg sera créée par décret le 1er septembre prochain, l’IUFM ayant cessé d’exister le 31 août. Elle aura le statut d’école interne de l’Unistra, néanmoins construite dans un partenariat fort avec le rectorat et l’Université de Haute-Alsace (UHA).

Stages pratiques devant les élèves

L’enseignement s’y organisera autour de quatre mentions du master des métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation*, dont les maquettes sont en cours d’élaboration. Cette nouvelle réforme de la formation des enseignants a pour objectif de corriger certains défauts de l’organisation mise en place il y a trois ans. Notamment, une large place sera faite aux stages pratiques, en établissements scolaires, face aux élèves. Trois des mentions de ces nouveaux masters portent autant de parcours que de concours préparés (Capes, Capet, Conseiller principal d’éducation, etc.).
 « Les responsables des composantes disciplinaires et ceux de l’IUFM travaillent conjointement à l’élaboration des contenus de formation, explique Michel Deneken, porteur du projet pour l’Université de Strasbourg. Parallèlement, la Direction générale des services met en place la procédure officielle de création de cette nouvelle composante : statuts, élections en vue de la constitution d’un conseil d’administration… Le directeur devrait être nommé en janvier 2014, conjointement par les deux ministères de tutelle – Éducation nationale, Enseignement supérieur et Recherche -, sur proposition du président de l’Unistra et du recteur d’Académie en accord avec la présidente de l’UHA. »

Un contexte local vraiment favorable

Très concrètement, les personnels administratifs et enseignants de l’IUFM seront mécaniquement rattachés à l’Espe. Les principaux changements concernent en fait la formation des étudiants. Le « partage » des heures de cours entre composantes disciplinaires et l’école sera rééquilibré. L’organisation des stages pratiques, la modification des rythmes de la formation impacteront sans doute également toutes les équipes pédagogiques.
« Quant aux objectifs stratégiques, ils sont clairs : maintenir les très bons résultats de nos étudiants aux concours nationaux, travailler en interdisciplinarité, et développer notre spécificité franco-allemande, précise Michel Deneken, qui souligne : avec  la Faculté des sciences de l’éducation, la Maison pour la science et l’Institut de développement et de l’innovation de la pédagogie, l’Espe se trouvera dans un contexte local vraiment favorable à la formation des enseignants. »

Caroline Laplane

*Master des métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation, spécialité  « 1er degré », « Second degré », « Encadrement éducatif », « Pratique et ingénierie de la formation » (ouvert en 2014).

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Alumni : concert symphonique au Palais U

Le Service relations Alumni de l’Université de Strasbourg organise une soirée musique classique mardi 4 juin 2013 au Palais universitaire.

La soirée débutera à 18 h 30 avec un débat intitulé "Femmes et chefs d'orchestre, pourquoi une telle exception ?", animé par Benjamin Lassauzet, agrégé de musique et doctorant à l’Université de Strasbourg en musique,  en présence d'Elizabeth Cooper, pianiste, compositrice et chef d’orchestre, Florence Launey, chanteuse lyrique et auteure d'une thèse de doctorat Les Compositrices françaises de 1789 à 1914, Corinna Niemeyer, chef d’orchestre de l’Orchestre universitaire de Strasbourg, et Dorothee Schabert, ingénieur de son de l'orchestre du Südwestrundfunk à Baden-Baden et Freiburg. 
L'Orchestre universitaire de Strasbourg, dirigé par Corinna Niemeyer, donnera ensuite un concert réservé aux alumni, aux personnels et aux étudiants de l'université à 20 h 30 au Palais universitaire. Au programme, Ouverture du Roi d'Ys par Édouard Lalo, Concerto pour violoncelle No. 1, la mineur par Camille Saint-Saens, Sérénade pour orchestre à cordes par Edvard Elgar et Midsommarvaka, Rhapsodie suédoise No.1 par Hugo Alfven.

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Fabien Mollon : le journalisme appliqué à l’Afrique

Diplômé du Centre universitaire d’enseignement du journalisme (Cuej), Fabien Mollon a fait la synthèse de son métier et de sa passion pour l’Afrique en intégrant la rédaction de Jeune Afrique.

Depuis trois ans, Fabien Mollon est secrétaire de rédaction au sein du magazine Jeune Afrique, un hebdomadaire d’actualités africaines, produit en France et vendu pour l’essentiel en Afrique francophone (avec une diffusion totale de 60 000 exemplaires). Auparavant, il avait travaillé comme secrétaire de rédaction au magazine du Monde (Le Monde 2, à l’époque), avec un statut de pigiste (payé à la journée). Le secrétariat de rédaction est une spécialité du journalisme qui consiste à « retraiter » les articles des rédacteurs pour en améliorer la lisibilité ou en lisser le style avant parution. Très concrètement, cela consiste à vérifier les informations, travailler les titres, les accroches, les légendes photos, les infographies, voire à réécrire des parties du texte si nécessaire ou à le raccourcir. « Comme beaucoup d’aspirants journalistes, je me voyais plutôt rédacteur quand j’ai intégré le Cuej. Mais j’ai choisi cette spécialité de secrétaire de rédaction, parce que je suis passionné par le travail sur les mots, le travail d’écriture au service d’une information. Cela prime, chez moi, sur l’intérêt pour l’information elle-même. »

Amour ou raison ?


Cette rencontre avec Jeune Afrique est à mi-chemin entre le mariage de raison et le mariage d’amour : la raison, parce que contrairement au Monde, le magazine a proposé à Fabien un contrat à durée indéterminée, plus confortable qu’un statut de pigiste ; et l’amour parce qu’il s’était découvert une passion pour l’Afrique, lors d’un stage dans un journal sénégalais à Dakar en 2005.
Fabien Mollon a donc étudié à Strasbourg, au Cuej, entre 2006 et 2008. Auparavant, après un bac S obtenu en Bretagne, il a passé quatre ans à l’Institut d’études politiques de Toulouse. Un bon moyen de suivre une formation généraliste, avec, en arrière-pensée, la perspective de se former au journalisme. « J’ai un très bon souvenir de Strasbourg. C’est une ville à taille humaine, qui propose une vraie qualité de vie. J’ai adoré me déplacer si facilement à vélo. La proximité de l’Allemagne m’a semblé également un vrai plus.»

Conditions réelles


Quant au Cuej, il en fait une évaluation positive : « le principal point fort, pour moi, tient au fait que les étudiants travaillent en équipe, comme dans une vraie rédaction, en conditions réelles. J’ai beaucoup apprécié aussi la « délocalisation » dans un pays lointain, inscrite dans le cursus – à Shanghai, concernant ma promotion. Bref, de très bonnes conditions de formation, avec les frais de scolarité d’une université. Cela mérite d’être souligné. » Quant à ses camarades de promotion, il est resté en contact avec la plupart d’entre eux. Le sentiment d’appartenance au Cuej est fort, le recrutement y est national et donc les étudiants de la promo, sans attaches locales pour beaucoup d'entre eux, sont très soudés.
C’est précisément pour valoriser la démarche de réseau que Fabien Mollon a rejoint celui des alumni de l’Université de Strasbourg. Il voit son implication dans le réseau comme un renvoi d’ascenseur pour la formation que lui a donnée l’université. Et, plus pratiquement, il consulte les annonces d’emploi, aujourd’hui pour son entourage et peut-être un jour pour lui-même. Son ambition, pour l’avenir, pourrait prendre deux chemins professionnels : devenir chef de rubrique, à Jeune Afrique ou ailleurs, ou bien reprendre son indépendance et écrire des articles, notamment des chroniques littéraires. Cela dépendra des circonstances et de son désir de liberté.

Caroline Laplane