Début avril, Olga Turcan, doctorante en sciences du langage à l’Université de Strasbourg, s’est lancé dans un projet original : faire appel au financement participatif pour finir sa thèse. Le résultat a dépassé toutes ses espérances.

Lorsqu’Olga a lancé sa campagne de levée de fonds pour ses huit derniers mois de thèse sur une plateforme de financement participatif début avril, elle avait pour objectif de recueillir 4 000 euros pour son loyer, son alimentation et ses frais divers jusqu’à la fin de l’année. Elle a finalement obtenu, en un mois, 30% de plus que le montant espéré soit environ 5 200 euros. « Je suis à la fois touchée et surprise car au départ je ne connaissais pas le principe et je n’imaginais pas que le projet allait réussir », confie Olga.
La jeune femme de 32 ans, enseignante et professeur de français dans son pays d’origine, a débuté sa thèse « Le français en Moldavie » en 2007 au sein de l’équipe « Groupe d’études sur le plurilinguisme européen » de l’unité de recherche « Langue, linguistique et parole ». N’ayant jamais obtenu aucune bourse malgré plusieurs demandes, elle a alterné différents jobs pour s’en sortir. « Mais les derniers temps, il devenait difficile de rédiger ma thèse en faisant des petits jobs pour payer le loyer et pour me nourrir », indique Olga. Un ami lui parle alors du crowdfunding qui consiste à mobiliser un nombre important de particuliers prêts à participer avec de petites sommes d’argent pour financer différents types de projets. Olga a été la première en France à l’utiliser pour financer une thèse. « Nous avons préparé ce projet pendant deux mois afin d’avoir une présentation la plus claire et transparente possible, en n’oubliant pas une touche d’humour ; il s’agissait avant tout d’un projet optimiste et plein d’espoir », affirme la jeune chercheur.

« Un soutien sans faille » 

Pari gagné ! Plus de 130 contributeurs – dont deux tiers d’anonymes – ont donné entre 4 et 400 euros. Et si la campagne est close depuis le 1^er mai, il est encore possible de contribuer via son site internet, même si Olga est déjà « très contente » de ce qu’elle a reçu. Du simple mail de remerciement à l’envoi de la thèse au format PDF en passant par la boîte de chocolats moldaves ou la carte postale fait maison, Olga a d’ailleurs tout prévu pour récompenser ces contributeurs mais 50 % d’entre eux ont choisi de ne rien recevoir. « C’est touchant car les personnes ont cru en mon projet, ont compris l’enjeu et m’apportent un soutien sans faille », explique Olga, reconnaissante. Grâce à eux, aujourd’hui, si Olga est stressée c’est seulement parce que le temps presse pour finir sa thèse.
Lorsqu’elle sera terminée, Olga rêve de vraies vacances. « Au moins une semaine ! », s’amuse-t-elle. Quant à rester en France ou en Moldavie, « cela dépendra des opportunités, je ne me ferme aucune porte », confie Olga qui souhaite travailler dans le domaine de la coopération entre les deux pays tout en conservant une activité académique.

Floriane Andrey

La Chambre de commerce et d'industrie Alsace a lancé, le 1^er mai, la deuxième édition des Trophées Numeric’Alsace, concours qui récompense les entreprises, les associations et les institutions les plus innovantes dans le domaine des nouvelles technologies. Le prix comporte également une catégorie « étudiants ». Les candidatures sont ouvertes jusqu'au 31 octobre 2013 ; une première sélection se fera sur dossier, avant une audition devant un jury.

• Pour déposer votre candidature, rendez-vous sur le site dédié aux Trophées Numéric'Alsace